La République du Centre-Afrique a devancé de nombreux pays dans le monde en adoptant le Bitcoin comme une monnaie officielle. L’adoption du Bitcoin au Centre-Afrique n’est pas d’ailleurs la plus grande surprise que son gouvernement avait en préparation. Le Centre-Afrique a en effet pris une décision des plus audacieuses en lançant sa propre cryptomonnaie sous le nom de Sango.
Une nouvelle cryptomonnaie avec sa propre plateforme à la clé
Le Salvador est le premier pays du monde à avoir adopté le bitcoin en tant que monnaie officielle. Son gouvernement s’est lancé dans cette initiative audacieuse en septembre 2021. Inspiré par le Salvador, le Centre-Afrique a aussi décidé d’utiliser le bitcoin comme monnaie officielle à côté du CFA. Il devient ainsi le deuxième pays à légaliser l’usage des cryptomonnaies.
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Le Centre-Afrique entend cependant aller plus loin dans sa démarche en créant une cryptomonnaie appelée Sango. Faustin Archange Touadéra, président du Centre-Afrique, explique justifie sa décision par l’idée de lancer un nouveau système numérique alimenté par la technologie Blockchain.
Le Centre-Afrique n’a fourni aucun détail sur les modalités et la date de lancement du Sango. Il a cependant été annoncé qu’une plateforme appelée ‘Crypto Island’ allait être créée spécialement pour cette nouvelle cryptomonnaie. Celle-ci va servir de catalyseur pour la tokenisation des vastes ressources naturelles, comme l’explique le président du Centre-Afrique.
Une solution à l’inaccessibilité des systèmes bancaires au Centre-Afrique
Le plus surprenant avec l’adoption du Bitcoin en Centre-Afrique et lancement du projet Sango est le moment de leur mise en œuvre. Ils interviennent en effet à une période où la cryptomonnaie est sous le coup d’une crise mondiale. Le marché boursier montre une chute libre pour les cours du Bitcoin. Beaucoup de plateformes relatives à la cryptomonnaie sont également proches de la faillite.
Touadéra n’entend pas cependant reculer dans sa volonté d’investir dans la cryptomonnaie. Il explique que 57 % de la population en Afrique n’a pas accès au système bancaire. Les services financiers sont aussi inaccessibles à de nombreux habitants à cause du manque d’infrastructure.
Touadéra ajoute cependant que la plupart de ces habitants possèdent un smartphone. La solution à l’inaccessibilité des systèmes bancaires serait ainsi d’utiliser ces appareils pour mener des échanges et faire des investissements. La cryptomonnaie serait notamment à la base de ces transactions.
Une initiative qui contraste avec la situation des centres africains
Le Centre-Afrique est classé deuxième parmi les pays les moins développés du monde selon l’Organisation des Nations Unies. Seulement 14,3 % de sa population a accès à l’électricité en 2022. 71 % des centres africains vivent aussi en dessous du seuil de pauvreté mondial. La plupart des centres africains gagnent à peine plus de 1,90 USD par jour, soit environ 1.86 euro.
Plus d’un habitant sur d’eux vit aussi sur la base des assistantes humanitaires selon les observations de la Banque Mondiale. Ils ont à peine les moyens d’utiliser Internet. Il convient alors de se demander si l’adoption du Sango ou du Bitcoin en Centre-Afrique est la meilleure des décisions.